[Liste Smai] Décès de C. Foias et J. Ginibre

Message venant du serveur de liste de la SMAI
http://smai.emath.fr/spip.php?article35
*********************************************************************

Bonjour à toutes et à tous,

J'ai appris avec grande tristesse les décès récents de Ciprian Foias et Jean Ginibre.

Je remercie Olivier Goubet et Jean-Claude Saut de m'avoir transmis quelques informations au sujet de Ciprian Foias. Je remercie également Jean-Claude des quelques lignes qu'il m'a transmises au sujet de Jean Ginibre.

Au nom de la SMAI, j'adresse aux familles et aux proches de Ciprian Foias et Jean Ginibre mes plus sincères condoléances.

En cette période difficile, mes pensées vont également aux membres de la SMAI touchés ou dont les proches sont touchés par la pandémie du coronavirus.

Sincèrement,

Thierry Horsin

Ciprian Foias est décédé le 22 mars dernier à Tempe en Arizona. Il était né le 20 juillet 1933 à Resita en Roumanie . Il a commencé sa carrière scientifique en Roumanie  et est devenu une figure éminente de l'analyse fonctionnelle (théorie des opérateurs linéaires).  Après avoir quitté son pays en rejoignant la France, en s'échappant de l'ICM d'Helsinki en 1978 avec l'aide de collègues français, il fut professeur à Orsay, puis professeur à l'Université d'Indiana (Bloomington) de 1979 à 2000. Il est parti ensuite à Texas A.M. jusqu'à sa retraite en 2016. Il s'est intéressé aux équations aux dérivées partielles, notamment  les équations de Navier-Stokes. C'était un collaborateur de longue date de Roger Temam, ancien premier président de la SMAI. Ciprian Foias a dirigé (ou co-dirigé) 20 étudiants en thèse.


"Jean Ginibre s'est éteint le 26 mars à Bligny. Après des travaux pionniers sur les matrices aléatoires (il y a des "ensembles de Ginibre"), il s'orienta vers les équations non linéaires dispersives, en particulier avec Giorgio Velo qu'il rencontra en 1967. Il est impossible d'évoquer tous ses travaux dont beaucoup sont devenus classiques. Je mentionnerai le premier usage des inégalités de Strichartz pour les équations de Schrodinger non linéaires conduisant au premier "bon" théorème sur le problème de Cauchy, d'innombrables travaux fondamentaux sur le scattering.

Bien qu'ayant eu peu d'élèves formels, son influence sur la communauté edépiste a été primordiale, il était devenu par exemple le maître vénéré d'une génération de jeunes mathématiciens japonais qui ont passé de longs mois avec lui à Orsay. Les papiers de Jean et ses exposés (effectués au tableau d'une écriture calligraphique) étaient des modèles de précision et de clarté. Son exposé à Bourbaki (Astérisque 1996) est encore le meilleur accès aux travaux de Bourgain sur les équations dispersives. Jean était un être humain  exceptionnel, modeste, généreux. Il manquera à toutes celles et ceux qui l'ont connu et son oeuvre demeurera."




*********************************************************************