Laurent DOYEN (Université de Grenoble): Inférence statistique pour la maintenance des systèmes réparables
André LANNOY (Institut pour la Maîtrise des Risques):
Fiabilité des composants industriels : enjeux, besoins, méthodes et difficultés rencontrées transparents
Virginie MAS-LEROUX (Institut National des Jeunes Sourds de
Chambéry) : Modèles et procédures statistiques normalisées de calcul de la fiabilité des
matériaux, leurs évolutions et leurs limites transparents
- André Lannoy (10h00-11h00) : Fiabilité des composants industriels : enjeux, besoins, méthodes et difficultés rencontrées
La fiabilité est devenue un élément essentiel pour les enjeux de
sécurité et de performances des entreprises. L'exposé montre que la
fiabilité est multiforme, fonction des différentes phases du cycle de
vie d'un bien. De nombreuses difficultés se posent aux industriels qui
veulent estimer la fiabilité d'un composant : la nature du composant
(actif ou passif), la taille du retour d'expérience et sa nécessaire
validation avant tout usage, l'effet perturbateur de la maintenance
préventive qui vise à réduire la probabilité de défaillance. L'exposé
cite quelques méthodes actuellement utilisées dans l'industrie pour
estimer une fiabilité opérationnelle ou une fiabilité prévue, en
mettant en évidence la controverse existant entre méthodes dites
fréquentielles et celles bayesiennes. En conclusion, l'estimation d'une
fiabilité permet à la fois de comprendre le passé et de préparer le
futur. Le fiabiliste se doit d'être pragmatique et de toujours juger et
mesurer ses résultats à l'aune du bon sens physique. Les pistes de
R&D à développer dans un proche avenir sont évoquées.
- Laurent Doyen (11h15-12h15) : Inférence statistique pour la maintenance des systèmes réparables
Tout au long de leur vie
opérationnelle, les systèmes industriels sont soumis à des actions de
maintenance préventive (MP) et corrective (MC). Une maintenance
efficace permet la prolongation de la durée d'exploitation des
matériels, ce qui constitue un enjeu économique capital. Basiquement,
on suppose soit que les maintenances remettent les matériels à neuf
(AGAN : As Good As New), soit qu'elles ne font que les remettre en
fonctionnement dans le même état qu'auparavant (ABAO : As Bad As Old).
La réalité se trouve naturellement entre ces deux extrêmes, on parle
alors de modèles de maintenance imparfaite.
Dans cet exposé nous proposerons des modèles permettant de s'adapter
aux différents types de jeux de données rencontrées en pratique : MC
uniquement, MC et MP planifiées, MC et MP conditionnelles. Ces modèles
sont basés sur la théorie des processus ponctuels, et dans le cas de
MP conditionnelles sur des notions de risques concurrents. À partir de
ces modèles, nous développerons des méthodes d'inférence statistique
basées sur le maximum de vraisemblance. Dans certains cas simples,
nous établirons les propriétés asymptotiques des estimateurs de
l'efficacitéde maintenance. Nous nous intéresserons plus
particulièrement aux modèles du type Brown-Proschan, dans lesquels
l'effet de maintenance est une variable aléatoire cachée, et qui
permettent, entre autres, d'évaluer de façon différenciée l'effet de
chaque maintenance. Les différentes méthodes d'estimation présentées
seront illustrées sur des exemples réels issus de l'industrie à l'aide
de l'outil logiciel MARS que nous avons développé.
- Virginie Mas-Leroux (14h15-15h15) : Modèles et procédures statistiques normalisées de calcul de la fiabilité des
matériaux, leurs évolutions et leurs limites
Afin de caractériser un matériau, différents types d'essais mécaniques sont
effectués. Sur cette base, des études statistiques sont menées (décrites par
le MILITARY HANDBOOK 5) afin d'obtenir des données exploitables pour un
dimensionnement assisté par ordinateur, par exemple.
L'exposé a pour objet de montrer ces méthodes et leurs évolutions durant ces
dernières années ainsi que leurs limites techniques, statistiques et
industrielles.
- Christiane Cocozza-Thivent (15h30-16h30) : Comment la fiabilité prévisionnelle a influencé mes travaux en probabilités, et réciproquement
Mon parcours mathématique au contact de la sûreté de fonctionnement pourrait être
résumé en :
"des processus markoviens de sauts aux processus semi-régénératifs à sauts, en
voulant démontrer des résultats bien connus, justifier des pratiques, modéliser pour
calculer".
Le but de cet exposé est d'illustrer ce propos.
Je montrerai comment des questions que je me suis posée ou qui m'ont été posées m'ont
amenée à découvrir de nouvelles techniques, à essayer de comprendre "qu'est-ce qui
fait marcher quoi", à chercher des compromis entre généralité et applicabilité.
J'évoquerai aussi les difficultés pratiques pour vérifier les hypothèses et exploiter
les modèles.
Inversement, j'expliquerai en quoi mes réflexions mathématiques m'amènent à aborder
différemment des questions de fiabilité prévisionnelle.
Les objets mathématiques manipulés sont : les processus régénératifs, les processus
de renouvellement markovien, les PDMP (processus de Markov déterministes par morceaux),
les processus semi-régénératifs à sauts, les CSMP (processus semi-markoviens
complétés).