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Communiqué de presse

Réunies dans une démarche qui dépasse les traditionnels clivages disciplinaires, les associations signataires s'inquiètent vivement de n'avoir pas vu figurer la désaffection pour les sciences dans la liste des chantiers prioritaires énumérés dans la conférence de presse du Ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche en date du 7 octobre 2002.

Force est de constater que des signaux alarmants sont perceptibles depuis déjà plusieurs années. Nous sommes désormais entrés dans une spirale dangereuse car le vivier de jeunes scientifiques sera très bientôt insuffisant pour couvrir les besoins croissants de la Nation.. Le recrutement des ingénieurs, techniciens, chercheurs et professeurs de sciences en sera évidemment affecté, ce qui ne manquera pas d'affaiblir encore l'enseignement des sciences. Si la question de la désaffection pour les études supérieures scientifiques est internationale et si son analyse pointe surtout l'image de la science dans le discours politique et dans le corps social, il est cependant indispensable de rechercher des améliorations locales qui permettraient d'en limiter fortement les effets.

Or depuis une vingtaine d'années, l'enseignement des sciences a subi dans notre pays les conséquences de nombreuses réformes de structure au collège et au lycée. Ces réformes successives, d'apparence parfois anodine, ont provoqué peu à peu un véritable bouleversement des enseignements scientifiques. C'est ainsi, par exemple, que la réduction progressive des horaires d'enseignement de mathématiques équivaut à la suppression d'une année d'enseignement sur l'ensemble du cycle secondaire.

Il ne nous appartient pas de préjuger des conclusions auxquelles devrait aboutir une réflexion approfondie sur l'enseignement des sciences, mais au moins pouvons-nous poser quelques questions sur des points décisifs au sujet desquels le ministère est muet depuis de nombreuses années :

Si la série S, davantage perçue comme une voie d'excellence que comme une voie scientifique, est appréciée par certains élèves très polyvalents, propose-t-elle une structure adaptée aux élèves qui se destinent aux sciences ? L'évolution vers des enseignements parfois perçus comme une juxtaposition d'apprentissages favorise-t-elle l'acquisition d'une formation scientifique solide et cohérente ?

Les structures du collège et de la seconde de détermination et les modalités pratiques de l'orientation favorisent-elles suffisamment l'accès à la série S et à l'enseignement technologique secondaire qui élargit le vivier de scientifiques en proposant une approche plus concrète ? 

Les contraintes horaires actuelles et la nature de certaines épreuves du baccalauréat conditionnent pour une large part l'enseignement des sciences. Ainsi certains apprentissages qui ne sont pas exploitables immédiatement pour l'examen se trouvent-ils marginalisés. Approche intuitive des concepts, perspectives historiques, moments de synthèse. À ce sujet, le succès de la pétition lancée par l'APMEP avec l'appui de l'UDP (18 000 signatures à ce jour) confirme s'il en était besoin la profondeur du malaise.

La vision réductrice des sciences qui peut en résulter pour les élèves ne participe-t-elle pas à l'érosion des vocations scientifiques à la sortie du lycée ?

Pourra-t-on assurer aux élèves actuels et futurs un encadrement suffisant dans l'enseignement scientifique ? La Nation ne doit-elle pas se donner les moyens d'un pré-recrutement indispensable au maintien d'un flux suffisant d'étudiants se destinant à l'enseignement des sciences ? Ne faudrait-il pas aussi mieux définir la formation des professeurs des disciplines scientifiques et des professeurs des écoles afin que ceux-ci, à travers leur enseignement, parviennent à donner mieux encore qu'aujourd'hui le goût des sciences à leurs élèves ?

En conclusion, face à une situation de « pré-crise », nous attendons des Ministres des gestes forts pour redresser la situation. Les associations signataires souhaitent par le dialogue participer de façon constructive à cet effort de redressement.

Associations et sociétés savantes signataires :

Associations de professeurs de l'enseignement secondaire

Association des professeurs de biologie et géologie (APBG)

12 rue Beccaria 75012 Paris

http://www.apbg.asso.fr/ apbg@wanadoo.fr

Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (APMEP)

26, Rue Duméril 75 013 Paris

http://www.apmep.asso.fr apmep@apmep.asso.fr

Union des physiciens (UdP), association des professeurs de physique et de chimie

44 Boulevard Sains-Michel 75270 Paris cedex 06

http://www.cnam.fr/hebergement/udp udp@club-internet.fr

Associations de professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles

Union des professeurs des classes préparatoires aux écoles agronomiques (UPA)

http://www.prepas.org/accueil.htm jfgbeaux@wanadoo.fr

Union des professeurs de spéciales (UPS)

3 rue de l'École polytechnique 75 005 Paris

http://www.prepas.org/accueil.htm ups@prepas.org

Union des professeurs de sciences et techniques industrielles (UPSTI)

Lycée Chaptal 45, Boulevard des Batignolles 75 008 Paris

http://www.prepas.org/accueil.htm norbertp@magic.fr

Sociétés savantes 

Société française de chimie (SFC)

250 rue Saint-Jacques 75005 Paris

http://www.sfc.fr/ president@sfc.fr

Société française de physique (SFP)

33 rue Croulebarbe 75013 Paris

http://sfp.in2p3.fr/ sfp@sfpnet.org

Société mathématique de France (SMF)

Institut Henri Poincarré, 11 rue Pierre et Marie Curie, 75231 Paris Cedex 05

http://smf.emath.fr smf@dma.ens.fr

Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI)

Institut Henri Poincarré, 11 rue Pierre et Marie Curie, 75231 Paris Cedex 05