La recherche scientifique joue un r�le d�terminant dans la vie
culturelle, sociale et �conomique d'un pays. Elle conditionne la
qualit� de l'enseignement sup�rieur comme le niveau scientifique et
intellectuel de la population. Les demandes directement exprim�es par
la soci�t� en mati�re de recherche sont toujours plus nombreuses,
diversifi�es et complexes. Y
r�pondre suppose un effort de recherche accru, en particulier dans la
recherche publique sur la quelle repose, notamment, le d�veloppement
et la transmission des connaissances.
Pourtant la France, comme la plupart des pays d'Europe, ne consacre
qu'environ 2 % de son Produit int�rieur brut (PIB) � la recherche
alors que les Etats-Unis et le Japon, qui accentuent actuellement
leur effort, atteignent ou d�passent d�j� les 3 %. C'est sans doute
pour cette raison que, r�pondant � une recommandation de l'Union
Europ�enne, le Pr�sident de la R�publique s'est engag� � ce que "la
France atteigne 3 % du PIB avant la fin de la d�cennie". Cet objectif
suppose, en volume, une croissance annuelle cumul�e de 5 % par an du
potentiel de recherche, public et priv�, et de l'ordre de 7 % en
prenant en compte l'inflation.
C'est donc avec consternation que les soussign�s ont appris que le
budget civil de la recherche stagnerait et m�me, d'apr�s la presse et
en son �tat actuel, il baisserait l'an prochain de l'ordre de 3 % en
euros constants. Ils craignent de plus que cette diminution pr�lude �
une p�riode de r�cession, comme la recherche en a d�j� connu au cours
des derni�res d�cennies, entre 1993 et 1997 en particulier.
Ce coup d'arr�t � la remise � niveau de ces derni�res ann�es, au
demeurant beaucoup trop lente, aura des cons�quences lourdes sur le
dynamisme de notre recherche. Elle affaiblira, de plus,
l'attractivit� de la France vis � vis des chercheurs et �tudiants
�trangers comme vis � vis des entreprises, quant au choix du site
d'implantation de leurs centres de recherche ou de leurs technologies
de pointe. Elle aura des cons�quences n�fastes sur l'efficacit� de la
recherche industrielle comme sur la formation par la recherche de nos
cadres. Bref, par ce choix budg�taire, la France entre amoindrie et �
reculons dans l'espace europ�en de la recherche qui se construit et
fragilisera ses coop�rations internationales. Il est donc plus que
jamais indispensable de donner aux laboratoires un potentiel humain
et des moyens comp�titifs avec ceux des pays les plus avanc�s.
Dans un contexte fran�ais et europ�en marqu� par la stagnation, voire
la diminution, du nombre d'�tudiants et de doctorants dans de
nombreuses disciplines de base, il faut donner un signal fort,
marquant l'int�r�t que porte le gouvernement � la recherche et �
l'enseignement sup�rieur, afin d'attirer vers ces m�tiers les jeunes
les plus aptes. Pour ce faire, il conviendrait d'afficher des
perspectives de recrutement importantes, de porter les allocations de
th�se � un montant d�cent, de rajeunir l'�ge moyen du recrutement
(trop tardif au regard de celui d'autres activit�s) et de rendre plus
attractives les carri�res.
Les soussign�s estiment indispensable que le gouvernement, par une
programmation pluriannuelle de l'emploi et des moyens de la
recherche, donne un contenu concret � l'objectif d'atteindre les 3 %
du PIB. Ils demandent qu'une premi�re �tape soit franchie en ce sens
d�s le prochain budget. Pour le moins, ils souhaitent que le
gouvernement respecte les pr�c�dents engagements, pourtant modestes,
que l'Etat avait pris vis � vis de la recherche et de l'enseignement
sup�rieur : plan pluriannuel de l'emploi scientifique, autorisations
de programme vot�es, plans Etat-r�gion.
Pour signer : envoyer une phrase d'accord à
hea@dcmr.polytechnique.fr. Pour
aider à l'etablissement de la liste, ayez la gnetillesse de signer
dans le format suivant :
Durand H., MC (ou Pr, IR, DR, CR, I pour ITA, T pour Thesard), titre eventuel
(Dir.lab., Cons.Sci de S, memnbre de la section xx du Comité ou du CNU,
etc.)